Les fonctionnaires FO contre "toute nouvelle étape de décentralisation"
15/10/2012 13h44 - DÉCENTRALISATION-COLLECTIVITÉS-SOCIAL-FONCTIONNAIRES - Monde (FRS) - AFP
PARIS, 15 oct 2012 (AFP) - Les fonctionnaires Force Ouvrière se sont déclarés lundi hostiles "à toute nouvelle étape de décentralisation", alors que le gouvernement s'apprête à donner par la loi une nouvelle impulsion à ce processus.
L'Union interfédérale des agents de la Fonction publique FO a exprimé sa crainte, lors d'une conférence de presse, que le projet de loi préparé par l'exécutif en vue de son examen en Conseil des ministres à la mi-novembre, aboutisse à "une république différenciée".
Selon Didier Bernus (fédération services publics et santé), la République doit rester "une et indivisible" et, par application de la devise républicaine, "tendre vers l'égalité".
Si, comme le revendiquent les présidents de région, "on permet aux régions d'édicter des normes", apanage du pouvoir central en France, "on aura une république différenciée", s'est-il alarmé.
Devant les états généraux de la démocratie territoriale le 5 octobre, le président François Hollande, répondant à un voeu de nombreux élus, avait souhaité que les différents échelons de collectivités puissent "adapter des dispositifs existants".
FO a dit craindre que ce soit "le premier pas vers une fédération des régions ou un Etat fédéral".
Les amis de Jean-Claude Mailly redoutent aussi qu'une décentralisation renforcée conduise à un éclatement des statuts des fonctionnaires, alors que "le statut général de la Fonction publique garantit la neutralité des fonctionnaires" et leur maintien en poste quels que soient les responsables politiques en place.
Le "patron" des fonctionnaires FO Christian Grolier a insisté sur "les inquiétudes" du syndicat, sur le fait que "les missions de service public jugées non prioritaires ne soient plus effectuées par des fonctionnaires à statut", la réforme de l'Etat allant de pair avec celle de la décentralisation.
Autant de raisons pour lesquelles "FO s'oppose à toute nouvelle étape de décentralisation", selon un communiqué publié lundi.
Les responsables FO s'exprimaient à l'avant-veille d'une réunion mercredi entre les employeurs publics (Etat et collectivités) et les syndicats des Fonctions publiques autour de la ministre Marylise Lebranchu.
PREMIERE ANALYSE CONFEDERALE FO
Ce n’est qu’un rapport de l’Inspection générale. Ce qui sera important c’est ce qu’en fera le gvnmt (ou ce qu’il n’en fera pas…).
Sinon, rien de surprenant (les inspecteurs étaient clairs en juillet) : la méthode RGPP est critiquée surtout pour son absence de concertation et son opacité. Mais ni ses mesures, ni son idéologie (transfert des missions publiques vers le privé) ne sont condamnées. Le rapport ne propose pas de geler, de stopper, les mesures RGPP non abouties ou en démarrage (les 2/3 des 561) : au contraire il prône leur maintien et leur poursuite. Ce n’est donc pas un « arrêt de la RGPP » mais une continuation.
Le rapport fait de nombreuses propositions de « méthode » pour poursuivre dans un sens de « réforme de l’Etat ». Après avoir fait le constat que l’Etat sort cassé par 5 ans de RGPP et sans évaluer les 561 mesures et leurs impacts, le rapport propose donc de poursuivre ces mesures et d’aller plus loin dans la « réorganisation » de l’Etat (sous couvet des réductions budgétaires bien rappelées). C’est contradictoire.
Pas de surprise donc : on change le contenant, l’étiquette RGPP est remplacée par Réforme de l’Etat, mais le contenu et ses orientations demeurent. Avec un goût de renfermé et un peu plus acide…
Les différences préconisées : on concerte avant les mesures de réformes structurelles et on essaye de leur donner du sens / les ministres pilotent leurs réformes ministérielles / l’idéologie n’est pas la privatisation mais le respect de la contrainte budgétaire / la « 562eme » mesure est la décentralisation acte 3 (pouvant justifier des réformes structurelles au niveau de l’Etat « grâce » aux transferts de compétences arrêtées).